Mercredi 15 octobre, nous avons inauguré la nouvelle école maternelle bioclimatique du village d’Aknaibich, près d’Agadir au Maroc !
Après six mois de travaux, les jeunes écoliers âgés de 3 à 6 ans ont pu s’installer avec leur institutrice, dans leur toute nouvelle salle de classe. Ce projet a été réalisé grâce au soutien du programme Action Carbone Solidaire et des architectes Dorian Vauzelle du collectif Mamoth, Nicolas Coeckelberghs de l’association BC Studies ainsi que de Franck Stabel qui a assuré le suivi du chantier.
Cette construction a privilégié l’utilisation de matériaux naturels, disponibles sur place et peu transformés pour limiter l’impact environnemental du bâtiment : galets de la rivière, terre crue, paille, bois et roseaux. Les architectes ont puisé leur inspiration dans le savoir-faire traditionnel marocain du pisé et de l’adobe (brique de terre crue, d’eau et de paille, moulée puis séchée au soleil) en y ajoutant des techniques modernes solaires passives et d’efficacité énergétique.
Le résultat : c’est une classe confortable en toute saison, qui garde la chaleur en hiver et reste fraîche en été. Le bâtiment a également des propriétés parasismiques, essentielles dans cette région à haut risque !
[caption id="attachment_12895" align="alignleft" width="207"] Elèves en classe dans l’école maternelle bioclimatique d’Aknaibich, au Maroc © Kristel Pelliet[/caption]Ce projet va maintenant permettre aux enfants du village d’être scolarisés plus tôt puisque jusqu’à présent, ils ne commençaient l’école qu’à partir de 6 ans (âge obligatoire légal au Maroc). Ils seront ainsi mieux préparés aux défis qui les attendent avec l’apprentissage de 3 langues dans 3 alphabets différents : leur langue maternelle, le berbère, et 2 nouvelles langues : l’arabe et le français. Préparés plus jeunes à ces challenges, ces enfants ruraux auront ainsi moins tendance à abandonner l’école au moment du cap de l’entrée en collège en ville.
Une autre bonne nouvelle pour l’amélioration des conditions d’études des enfants : ce même jour, était inauguré un minibus financé par la délégation du ministère de l’éducation et la commune, pour le transport scolaire vers le collège de la ville voisine de Tamayt. Une grande avancée pour les filles en particulier, que les parents n’osaient laisser partir à pied le long de la grande route.
[caption id="attachment_12877" align="alignright" width="119"] Cour et façade Nord de l’école maternelle bioclimatique d’Aknaibich, au Maroc © Kristel Pelliet[/caption]Le chantier a également été l’occasion de valoriser les artisans locaux en construction terre. Ces « mâalems » ont pu transmettre leur savoir-faire à de jeunes apprentis et ont été conviés à Casablanca pour réaliser des démonstrations auprès d’architectes marocains et étrangers.
Ce projet a initié la synergie de tous les acteurs locaux, de la mise à disposition du terrain (par la délégation du ministère de l’éducation) à l’achat de mobilier et d’équipement scolaire pour les élèves (par la commune), en passant par l’aide logistique fournie par l’association Tamount. Dans le village d’Aknaibich, les jeunes aussi se sont mobilisés pour accueillir les architectes sur place, et les parents se sont organisés pour le futur entretien du bâtiment.
Et l’histoire ne s’arrête pas là ! La Fondation GoodPlanet accompagnera cette école pendant les 2 ans à venir avec la mise en place d’un club environnement (avec l’association AE-SVT), d’un potager biologique (avec l’association MCA) et d’une correspondance scolaire avec de jeunes français (avec l’école de la philanthropie). La communauté et les autorités locales vont aussi se mobiliser pour terminer le mur de la clôture de l’école primaire qui n’est pas encore achevé. Ils étudient la possibilité de nouvelles constructions d’écoles bioclimatiques dans la région.
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