Aujourd’hui, c’est mercredi, jour de publication de Charlie Hebdo. En hommage aux victimes du terrorisme, dont les dessinateurs de presse, journalistes et membres de l’équipe de Charlie Hebdo assassinés ou blessés le 7 janvier 2015, nous republions ici un des dessins de l’hebdomadaire que nous avions reproduit dans notre livre « Après Fukushima, quelles énergies pour demain ? » paru en 2012. Les journalistes de Charlie étaient en effet sensibles à la question environnementale et avaient publié de nombreux dessins sur ce thème. La Fondation GoodPlanet s’associe à tous les « Charlie » qui veulent défendre la liberté d’expression, et qui veulent, malgré la douleur ou la difficulté de la situation, continuer à rire et à se moquer des despotes, des intégristes ou des terroristes.
Ce dessin était accompagné du texte suivant :
Combien coûte le nucléaire ?
Personne n’est d’accord quand il faut parler d’argent. C’est encore plus vrai que d’habitude lorsqu’il s’agit du nucléaire. Le prix de l’énergie nucléaire est ainsi un des sujets les plus débattus qui soient. D’un coté, les défenseurs du nucléaire mettent en avant le fait que le kilowattheure d’électricité est extrêmement peu cher : environ 2,7 centimes d’euro le kWh (5,4 pour l’EPR). Ce coût inclut le démantèlement et le traitement des déchets.
Mais les écologistes font remarquer que le coût du stockage des déchets sur 100 000 ans est tout bonnement incalculable, que celui du démantèlement a été largement sous estimé. Ils rajoutent qu’une partie seulement de la recherche prise en charge par l’Etat a été réintroduite dans le prix.
L’enjeu de cette question du coût est double. Si le nucléaire est sous-évalué, il bénéficie d’un soutien déloyal, et quelqu’un paiera un jour la différence – très probablement l’État ou le contribuable. S’il coûte effectivement si peu cher, arrêter le nucléaire risque d’amener un renchérissement de l’énergie et de pénaliser les ménages et les entreprises.
A propos du dessinateur Charb
Stéphane Charbonnier, de son nom d’artiste Charb, était le directeur de la publication de Charlie Hebdo ; il collaborait avec L’Echo des Savanes, Télérama, Fluide Glacial et L’Humanité. Il a été assassiné le 7 janvier lors de l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo. Charb se savait menacé et avait déclaré : « Ça fait sûrement un peu pompeux, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux ».