« Sur la route, j’étais dans un taxi, quelques heures avant. Tout d’un coup, j’ai vu des enfants qui en plein milieu de la guerre s’amusent et apprennent à nager sur des douilles d’obus vides dans le Mékong.J’ai demandé au taxi de m’arrêter pour faire cette photo car j’aime toujours aussi montrer l’espoir. Et quelques heures plus tard, je retrouve cet enfant au chevet de son père, qu’il n’aura même pas le temps d’enterrer car l’enfant va devoir suivre sous les bombes. »
Christine Spengler

 

à propos de Christine Spengler

portrait de Christine Spengler

Photographe et écrivaine française.

À l’âge de 7 ans, après le divorce de ses parents, Christine Spengler est envoyée à Madrid chez ses oncle et tante, diplomates. Elle y étudie la littérature française et espagnole au lycée français, rêvant de devenir écrivain.

Au Tchad, à l’âge de 25 ans, avec le Nikon qu’elle emprunte à son frère Éric, elle découvre sa vocation en photographiant des combattants Toubou armés de kalachnikovs partant au front main dans la main. Elle apprend son métier sur le terrain, devenant à la mort de son frère l’une des premières femmes correspondantes de guerre.

Désireuse de témoigner des deuils du monde faisant écho au sien, elle se place délibérément du côté des opprimés et des marginaux. Avec son appareil photo et un objectif grand angle de 28 mm, elle couvre en noir et blanc pour les agences Sipa Press, Associated Press et Corbis Sygma les soulèvements armés et les guerres en Irlande du Nord (1972), au Vietnam (1973), au Cambodge (1974), au Sahara occidental (1976/1979), au Salvador (1980), au Nicaragua (1981), au Liban (1982), au Kosovo, en Afghanistan (1997), en Irak (2003).