Le T-shirt c’est LE basique confortable que tout le monde possède dans sa garde-robe. Porté comme un sous-vêtement à ses débuts, il est vite devenu une pièce à la mode et incontournable. Le T-shirt est aussi un moyen d’expression, une façon d’afficher ses convictions, un objet publicitaire. C’est le vêtement le plus vendu au monde. Le prix d’achat d’un t-shirt n’a pas arrêté de baisser ces dernières années car, pour rester compétitives, les marques n’ont cessé de réduire leurs coûts de production. Mais à quel prix ?
Les matières premières
La plupart des T-shirts sont fabriqués en coton et certains en matières synthétiques. Si on a tendance à se réjouir en voyant sur la composition d’un t-shirt « 100 % coton » c’est sans savoir que la culture du coton est l’une des plus polluantes au monde : elle consomme un quart des pesticides vendus sur la planète alors qu’elle ne représente que 3 % de la surface agricole.
La législation des pays producteurs est plus tolérante envers ces produits chimiques que l’Union Européenne. Par exemple en Europe, l’utilisation de produits tels que le diethion, un insecticide hautement toxique soupçonné d’être cancérigène, est prohibé mais accepté en Inde.
Du filage à la confection le tissu subit de nombreux traitements : le lavage, le blanchiment, la teinture et l’anti-rétrécissement à l’aide de grandes quantités de produits chimiques : soude, chlore, résines synthétiques… Les eaux aux alentours des ateliers et des usines sont ainsi hautement polluées, on ne peut plus les boire, ni s’y baigner ni s’en servir pour la culture. Ces produits sont dangereux pour les ouvriers qui fabriquent les T-shirts, ils peuvent être irritants pour ceux qui les portent mais aussi se retrouver dans l’écosystème aquatique lorsque les eaux de lavage se retrouvent dans la nature.
Le coton est le 3ème consommateur d’eau d’irrigation dans le monde après le riz et le blé. Sa culture a largement contribué à l’assèchement de la Mer d’Aral, un grand lac d’Asie occidentale, disparu au profit de l’irrigation des champs de coton Ouzbeks.
On estime que la fabrication d’un T-shirt nécessite 2700 litres d’eau soit l’équivalent de 13 baignoires.
Les matières synthétiques sont toutes aussi problématiques. Aujourd’hui, 70 % des fibres synthétiques produites dans le monde proviennent du pétrole comme le nylon, le polyester ou encore l’élasthanne. À chaque lavage, ces vêtements en matière synthétique relâchent des microfibres plastiques qui ne sont pas retenue par les stations de traitement et se retrouvent ans les cours d’eau. Ainsi, 500 000 tonnes de microparticules de plastique terminent leur course dans les océans chaque année. Ils contaminent la flore et la faune marine et finissent par se retrouver dans notre assiette à force de s’accumuler tout au long de la chaine alimentaire jusqu’aux produits de la mer que nous mangeons.
Les faux amis : la viscose et le lyocell. Présentées souvent comme des alternatives durables, obtenues à partir de ressources naturelles telles que la cellulose de bois, bambous, maïs ou soja, ces fibres modernes sont en fait le produit d’une transformation chimique qui aboutit à la création de matière artificielles. Leur fabrication implique de nombreux processus industriels utilisant des produits chimiques très toxiques. La monoculture qui permet la production des végétaux utilisés pour produire ces matières impliquent aussi déforestation et dégradation de la biodiversité dans les zones où elle est pratiquée.
Une lourde empreinte carbone
Selon un rapport de la fondation Ellen Mac Arthur, 1 tonne de textile (toutes matières confondues) générerait 17 tonnes d’équivalent CO2. Le T-shirt étant le produit phare de l’industrie textile, y contribue en grande partie. On estime qu’un T-shirt parcourt en moyenne 40 000 km entre les pays producteurs des matières premières et les chaînes de magasins en France.
Le coût humain
En plus des risques sanitaires qu’ils encourent, les ouvriers de l’industrie textile travaillent dans des conditions très difficiles : des journées de 10 à 12 heures par jour, des salaires très bas, pas de couverture sociale et un stress permanent lié à des cadences de productivité insoutenables. Au Bangladesh, le pays où est confectionnée une grande partie des T-shirts, le salaire est de 0,32$ de l’heure, le plus bas salaire au monde. Seulement 0,06% du prix d’un T-shirt revient aux ouvriers.
Quelles solutions ?
Choisir la bonne matière
La meilleure matière pour un T-shirt durable est le coton bio. Il est cultivé sans pesticides, insecticides ou engrais chimiques et sans OGM. Sa production ne nuit pas aux écosystèmes environnants. Il n’est pas toxique pour les hommes. Pour le reconnaître, il faut identifier la certification GOTS. La laine ou le lin sont aussi de bonnes alternatives. La culture du lin étant moins gourmande en eau et en engrais. La France est le premier producteur mondial de lin. Et pour choisir une laine de qualité, retrouvez notre article sur les pulls en laine…
Se fier aux labels
D’autres labels plus ou moins exigeants existent. Certains sont controversés comme le BCI (Better Cotton Initiative) qu’il vaut mieux éviter puisqu’dès lors qu’une usine est labellisée BCI, tout fil qui sort de celle-ci est labellisé BCI, même s’il ne contient pas de coton biologique. Attention aussi au piège « contient du coton bio » inscrit sur l’étiquette. Sans labellisation et à défaut d’une indication claire, le pourcentage du coton bio dans le produit peut être infime.
En prendre soin
• Lavez à basse température pour réduire la consommation d’énergie et préservez votre T-shirt. 30°C c’est suffisant pour obtenir un T-shirt propre dont les fibres s’abimeront moins vite.
• Utilisez une lessive écologique qui présente l’Ecolabel européen sur l’emballage. Ou encore mieux : fabriquez votre lessive vous-même !
• Préférez le séchage à l’air libre au sèche-linge
• Réparez votre T-shirt. C’est le vêtement qui peut être cousu et customisé le plus facilement si jamais vous le tachez ou le trouez. Quand il est vraiment à bout, ne le jetez pas et déposez-le dans une borne de recyclage. Les fibres peuvent être réutilisées pour fabriquer de nouveaux vêtements.
Acheter moins mais mieux et/ou d’occasion
Le prix d’un T-shirt écologique et éthique reste bien plus élevé qu’un vêtement issu de la fast fashion.
Souvenez-vous qu’il est impossible de payer 4,99€ pour un T-shirt sans que l’environnement, les ouvriers et notre santé n’en fassent les frais.
Et si vous souhaitez t-shirt plus écoresponsable, pensez à la Boutique GoodPlanet !
Sources :
https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/
Sites internet : SloWeAre, Wedressfair, Greenpeace, Ellen MacArthur Foundation