Avant tout, une petite précision : l’empreinte carbone ne correspond pas à l’impact écologique total d’une action. On ne prend ici en compte que le lien entre la production de nos aliments, leur transformation, leur distribution et leur consommation et le réchauffement climatique ! L’alimentation a bien d’autres conséquences, de plus en plus médiatisées, sur l’environnement : qualité des sols, pollution des eaux, disparition de populations d’insectes à cause de l’usage de produits phytosanitaires …
Pour découvrir l’impact sur le climat de nos repas, deux approches sont possibles : calculer l’empreinte carbone de chacun des produits alimentaires que l’on consomme, ou étudier l’empreinte générale de notre système alimentaire. C’est la deuxième option que nous vous proposons aujourd’hui !
Nous consommons en moyenne, en France, 2,4 kilos d’aliments par jour, dont la moitié de boissons, deux tiers de végétal et un tiers de produits animaux. Quels gaz à effet de serre se cachent derrière cette quantité de nourriture ? A quoi sont-ils dus ?
Selon un rapport de l’ADEME datant de 2019, la très grande majorité, plus de 2/3, des émissions de gaz à effet de serre du secteur alimentaire est due à l’étape de la production agricole. Il est donc indispensable de repenser la façon dont sont produits nos aliments ! L’un des premiers changements à amorcer concerne la part de viande, et de produits laitiers, que nous mettons dans notre assiette. En effet, produire de la viande, des yaourts et du fromage mobilise 80% de la surface agricole utile nécessaire à notre alimentation en France et cela se traduit de la même façon pour l’empreinte carbone : 85% des émissions de gaz à effet de serre au stade agricole sont dus à ces produits. La raison est simple : l’élevage provoque d’importantes émissions de méthane (29% du total). Le méthane a un pouvoir réchauffant très fort, bien plus que le CO2. Il est émis par les ruminants lors de leur digestion.
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En plus du méthane, l’activité agricole est à l’origine de l’émission de grosses quantités de protoxyde d’azote (23% du total). Ce gaz à effet de serre est émis lorsque des engrais minéraux, que l’on dit « azotés », sont produits puis utilisés dans les champs pour stimuler la croissance des plantes, notamment des végétaux destinés à nourrir les animaux, ce qui explique les émissions très importantes citées plus haut.
Et enfin, le CO2 représente 22% des émissions totales à l’étape de la production. Celui-ci est principalement dû à la consommation énergétique des exploitations agricoles : de l’éclairage et du chauffage des bâtiments et des serres, au fonctionnement des tracteurs et autres machines.
Par ailleurs, bien que son impact sur le climat soit moins important qu’on ne le pense parfois, le transport des aliments reste à l’origine de 19% de l’empreinte carbone totale de nos assiettes. Environ 40% des fruits et légumes que nous consommons en France viennent de l’étranger et sont majoritairement transportés par bateaux et par camions. Il en va de même pour la plupart de nos ingrédients qui voyagent beaucoup du champ à l’assiette et subissent de nombreuses transformations avant que nous ne les dégustions.
Manger plus local permet ainsi d’alléger considérablement notre empreinte environnementale !
Enfin, les émissions restantes sont dues au fonctionnement des industries agro-alimentaires qui nous fournissent en aliments transformés, ainsi qu’à la consommation d’énergie induite par la conservation des aliments et la préparation de nos repas, au restaurant comme à la maison.