Aujourd’hui dans le monde 5 des géants de la chimie, devenus producteurs des semences, contrôlent la moitié du marché et veulent une chose : être propriétaires des semences. Pour lutter contre l’appropriation du vivant, des agriculteurs, scientifiques et élus se battent sans relâche en ayant à leur tête une femme qui a fait des semences de variétés anciennes son combat : Vandana Shiva.
A qui appartiennent les graines ? Sont-elles un bien commun de l’humanité ou une marchandise comme les autres ? Derrière nos champs de blés dorés, une image moins scintillante en est la réalité. Tout doit être catalogué, standardisé pour assurer une production sans failles, en dépit de notre richesse variétale.
Pour être mise en vente, la moindre variété doit être renseignée dans un registre : le catalogue officiel des variétés. On y inscrit leur nom, leur variété et surtout son propriétaire. En France, 9 000 variétés y sont inscrites appartenant majoritairement aux 5 multinationales (Bayer, Monsanto, Limagrain, Pioneer et Syngenta). En dehors de ce catalogue, les agriculteurs n’ont, en théorie, pas l’autorisation d’utiliser des semences de variétés anciennes. Néanmoins, tout est une question d’interprétation et d’évolution juridique.
Avant d’y être inscrites, les graines doivent passer des tests très stricts. C’est le GEVES (Groupe d’Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences) qui donne l’autorisation à une variété d’entrer dans le catalogue des semences, permettant ainsi aux agriculteurs de la cultiver librement. Pour être homologuées, les cultures doivent être au garde à vous : pas un épi ne doit dépasser ! Mais pourquoi et comment en sommes-nous arrivés à une telle situation ? Pourquoi contraignons-nous la nature à des conditions si strictes ? Comment pouvons-nous mettre en cause ce système aberrant ? Petit retour en arrière…