Les urbanistes appellent « ligne de désir » (desire path en anglais) un sentier en zone urbaine, tracé progressivement par érosion à la suite d’un passage répété de piétons ou cyclistes qui s’écarte des tracés balisés de l’espace public. Pour « Desire Path », Elise Morin s’est inspirée de ces sentiers alternatifs, créés et entretenus par les piétinements de tout un chacun, par usage, par pragmatisme, et souvent par bon sens.
Sur un disque de granit, la machine employée évide la surface d’un de ces itinéraires bis, grave l’urbanisme alentour dont le dessin est réalisé à partir d’une photo aérienne trouvée au hasard sur internet.
Pour Elise Morin, il s’agit de l’occupation des sols, d’intuition, de territoires, d’espaces que l’on se partage, souvent mal, d’espaces rêvés, d’espaces tels qu’on les vit, et aussi de soins quotidiens, d’angles arrondis, de points reliés entre audace et vulnérabilité, il s’agit de transgression face à la dureté des inter-sections planifiées, il s’agit de notre appétit pour les raccourcis, les détournement de la contrainte : il s’agit de la liberté.