Jonk est photographe et il parcourt le monde à la recherche de lieux abandonnés. Aujourd’hui, il en a visité plus de 1500 dans une cinquantaine de pays sur quatre continents.
Avec le temps, son intérêt se concentre sur ce qui lui apparait le plus fort dans ce vaste sujet de l’abandon : les lieux repris par la Nature. Il est poétique, presque magique, de la voir reprendre ce qui a été sienne, réintégrer par des fenêtres cassées et des fissures les espaces construits puis délaissés par l’Homme, jusqu’à les engloutir totalement.
Ce thème s’est imposé naturellement de par la conscience écologique qui l’anime depuis son plus jeune âge et la force du message qu’il porte : la question de la place de l’Homme sur Terre, et de sa relation avec la Nature. Alors que l’impact de l’Homme sur son environnement n’a jamais été aussi fort, cette série cherche aussi et surtout à éveiller les consciences, sans être pessimiste. La Nature est plus forte et, quoi qu’il advienne de l’Homme, elle sera toujours là.
En mars 2018, il sort le livre Naturalia sur le sujet. Trois mois plus tard, à 33 ans, il quitte une carrière dans la finance pour se consacrer exclusivement à ce projet. A travers cette série, et avec ses modestes moyens de photographe, Jonk essaie de contribuer à relever le défi écologique qui se présente à l’Homme en tentant d’éveiller la conscience de tout un chacun.
En avril 2021, sa maison Jonk Editions fraichement créée publie le volume II dont Yann Arthus-Bertrand a fait la préface.
L’Homme construit, l’Homme abandonne. A chaque fois pour des raisons qui lui sont propres. La Nature n’a que faire de ces raisons. Une chose est sûre, quand l’Homme part, elle revient et reprend tout.
Dans son poème Eternité de la Nature, brièveté de l’Homme, Alphonse de Lamartine écrit : « Triomphe, immortelle nature ! / A qui la main pleine de jours / Prête des forces sans mesure / Des temps qui renaissent toujours ! ». Cette série raconte aussi l’histoire de la progression de la Nature, depuis la reprise des extérieurs avant son infiltration dans les lieux abandonnés, en passant par le moment où elle pousse à l’intérieur.
L’étape suivante ? L’écroulement puis l’enfouissement.
Le poète Léo Ferré disait « Avec le Temps, va, tout s’en va ». Ainsi, quand la Nature et le Temps auront repris ce que l’Homme abandonne, que restera-t-il de notre civilisation ?