Il est devenu fréquent d’entendre que le label bio n’est plus qu’un instrument marketing, qu’il n’a plus aucune valeur depuis que l’on trouve facilement des produits labellisés agriculture biologique dans les supermarchés.
Essayons d’y voir plus clair ! Cette phrase, largement répétée, est-elle exacte ? Peut-on la nuancer ? Que signifie exactement le label bio ? La Fondation GoodPlanet vous donne ses réponses.
1. Le label bio : des garanties précises et non un gage de perfection
Il y a souvent méprise sur les garanties offertes par le label bio. Interrogez vos proches sur sa signification et vous serez probablement surpris. On prête au bio toutes sortes de vertus, parfois fantasmées : produit sain, minceur, parfait écologiquement… C’est certainement là que se situe le problème ! Non, le label bio n’offre pas un blanc-seing aux aliments qui l’arborent, il a une signification bien particulière.
Le label AB est apparu en France en 1985, suivi par l’eurofeuille qui est son équivalent européen, en 1991. Le cahier des charges commun prévoit un certain nombre de règles à respecter au niveau du mode de production : un produit labellisé bio doit avoir été cultivé sans utilisation de pesticides et engrais chimiques de synthèse et ne doit pas avoir été contaminé aux OGM (à plus de 0,99%). Les produits transformés, quant à eux, doivent contenir 95% d’ingrédients bio pour obtenir le label et la liste des additifs autorisés est bien plus courte. Pour garantir le respect de ces différents critères dans les exploitations agricoles, des contrôles sont effectués tous les ans. Ajoutons que le cahier des charges est le même dans tous les pays de l’UE et que les contrôles existent également pour les produits bio que nous importons des pays hors Union Européenne.
2. Ces critères ont des bienfaits pour la santé humaine et environnementale
Cultiver sans recourir aux pesticides et aux engrais chimiques de synthèse est encore minoritaire, seuls 8,5% de la surface agricole utile en France étant concernés par le label bio, et offre des avantages notables pour la santé humaine et la santé de notre environnement.
En effet, plusieurs études épidémiologiques ont mis en avant le lien entre exposition aux pesticides et développement de certaines maladies : cancers, troubles neurologiques, troubles de la fertilité et perturbations hormonales, a fortiori pour les agriculteurs et agricultrices exposés directement et longuement à ces substances. Ainsi, limiter son exposition aux pesticides ne semble être que bénéfique pour la santé humaine.
La planète, elle aussi, ne s’en porte que mieux. Le développement de l’agriculture biologique permet de limiter les conséquences néfastes des pesticides sur la faune et la flore, terrestres et aquatiques. La pollution des eaux et des sols notamment due à l’utilisation d’engrais azotés en est réduite. Aussi, l’agriculture biologique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre liés à la production agricole, notamment les émissions de protoxyde d’azote induites par l’utilisation d’engrais.
3. S’il est loin d’être parfait, engageons-nous davantage !
Le label bio a donc des bienfaits, il n’en est pas moins l’objet de critiques légitimes. Ses garanties peuvent paraître insuffisantes eu égard aux enjeux écologiques auxquels nous faisons face. Il n’est pas rare de voir des produits suremballés, estampillés bio, qui ont fait le tour de la planète. Le label bio ne garantit donc pas une perfection écologique puisqu’il ne prend pas en compte directement des critères comme le travail du sol, le recours à la monoculture ou encore l’origine du produit. Il n’offre pas non plus de garanties sociales concernant par exemple la rémunération des agriculteurs et agricultrices. Que faire alors ? Baisser les bras et continuer à consommer des produits non labellisés ? Pas forcément !
Il existe d’autres labels, privés, qui s’engagent davantage d’un point de vue écologique et social. Jetez un œil, par exemple, aux labels Nature et Progrès et Biocohérence. Malheureusement, il n’y a pas encore de label officiel garantissant des pratiques agroécologiques. Alors, à nous consommateurs d’être vigilants sur la qualité des produits que l’on achète. Si le bio n’est pas parfait, il est néanmoins un point de départ nécessaire, à défaut de pouvoir se fournir directement auprès d’un agriculteur dont on connait parfaitement les pratiques. Mais, le bio ne devrait être perçu que comme l’un des critères de choix : choisir des produits de saison, locaux et si possible s’approvisionner en circuits courts (AMAP, magasins de producteurs, vente directe à la ferme) permet d’être en plus grande cohérence avec nos engagements pour une alimentation plus durable !
Pour aller plus loin :
Découvrez notre article « 3 minutes pour comprendre les labels BIO«
Depuis quelques années, ils envahissent les rayons de nos supermarchés et connaissent un succès fulgurant : les produits biologiques. Un marché français colossal de plus de 9,7 milliards d’euros qui ne cesse de croître d’années en années. Accompagnant cette croissance, un argument de choc : les produits biologiques sont meilleurs pour notre santé et pour notre planète.