Alors que l’humanité fait encore face à la pandémie de Covid-19, l’écrivain Jonathan Safran Foer redoute que l’élevage industriel ne provoque une future pandémie. A-t-il raison ?
« Si l’on considère les récentes menaces de pandémies de grippe (…) il n’y a aucune ambigüité : ces virus se sont développés dans des élevages industriels de poulets et de porcs (…) Mais ce sont les exploitations avicoles qui sont apparemment les meilleurs laboratoires de créations de virus », alerte l’écrivain américain Jonathan Safran Foer, dans une tribune publiée par le Guardian. Si les scientifiques s’interrogent encore sur la manière dont le Covid-19 a pu naître en Chine, l’écrivain américain rappelle que d’autres virus pourraient contaminer les humains après s’être développés dans des élevages intensifs. Souvenez-vous de la grippe aviaire H5N1: apparue en 1997 dans un élevage de poulets à Hong Kong, elle réapparaît en 2003 et elle a depuis contaminé quelque 573 personnes dans le monde, dont plus de la moitié (59%) sont mortes.
On n’ose imaginer l’hécatombe si ce virus s’était massivement diffusé d’humain à humain, ce qui a heureusement été très rarement le cas. Cependant, pour l’Institut Pasteur, « la menace est toujours réelle : la propagation du virus chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine ».
Doit-on alors penser, comme Jonathan Safran Foer, que l’élevage tel que nous le pratiquons équivaut aujourd’hui à un « suicide collectif » ? Si l’on observe la situation au cours des dernières décennies, l’élevage industriel n’a pas toujours été en cause dans les maladies transmises par des animaux. Le MERS-Covid, en 2012, est passé de la chauve-souris à l’homme via un hôte intermédiaire, le dromadaire. Le SRAS, syndrome respiratoire causé par un coronavirus présent chez la chauve-souris, a quant à lui contaminé l’humanité via la civette palmiste masquée, un petit mammifère vendu sur les marchés en Chine.
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