Aujourd’hui, c’est mercredi, jour de publication de Charlie Hebdo. En hommage aux victimes du terrorisme, dont les dessinateurs de presse, journalistes et membres de l’équipe de Charlie Hebdo assassinés ou blessés le 7 janvier 2015, nous republions ici un des dessins de l’hebdomadaire que nous avions reproduit dans notre livre « Après Fukushima, quelles énergies pour demain ? » paru en 2012. Les journalistes de Charlie étaient en effet sensibles à la question environnementale et avaient publié de nombreux dessins sur ce thème. La Fondation GoodPlanet s’associe à tous les « Charlie » qui veulent défendre la liberté d’expression, et qui veulent, malgré la douleur ou la difficulté de la situation, continuer à rire et à se moquer des despotes, des intégristes ou des terroristes.
Cimetières nucléaires
Si l’on parle souvent d’accidents nucléaires civils, il ne faut pas négliger les accidents militaires. Ils portent des noms évocateurs : L’accident de Thulé (un bombardier avec quatre bombes H s’écrase au Groenland), l’incident Palomares (un autre bombardier avec 4 bombes H s’écrase en mer). Il faut également compter les sous-marins nucléaires dont le réacteur défaille, comme le K19 russe en 1961, ceux qui sombrent corps et bien, comme l’USS Scorpion en 1968 ou le Koursk en 2000.
Mais le cycle de vie normal de tous les navires qui utilisent la propulsion nucléaire pose également des problèmes écologiques. Après usage, le démantèlement de leur moteur est tout aussi compliqué que celui d’une centrale électrique.
Aux USA, le combustible nucléaire est enlevé puis les navires sont démontés et le réacteur envoyé dans une base spéciale où il serra stocké ou enterré. En Russie, de nombreux bateaux sont laissés à quai et rouillent en attendant leur démantèlement.
Plus encore que le nucléaire civil, le nucléaire militaire est entouré de secret. Il est difficile voire risqué de s’en mêler. Ainsi, le journaliste russe Grigori Pasko a été condamné aux travaux forcés pour avoir dénoncé dans les années 1990 les rejets de déchets nucléaires et de munitions dans la mer.
A propos du dessinateur Riss
Né à Melun en 1966, Riss, de son vrai nom Laurent Sourisseau a publié après des études de droit ses premiers dessins dans La Grosse Bertha en 1991. En 1992, il participe à la reparution de Charlie Hebdo auquel il collabore depuis cette date. Pour Charlie Hebdo, il réalise également du dessin d’audience comme en 1997 lors du procès Papon qui durera six mois et l’incitera à publier un livre de dessins sur les procès d’assises en France. Il a été blessé à l’épaule droite lors de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo qui a coûté la vie à 12 personnes le 7 janvier.