Agriculture durable et agroforesterie
Financé par la contribution climatique
Agriculture durable et agroforesterie
Financé par la contribution climatique
La lutte contre la déforestation, responsable de 17,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GIEC, 2007) est au coeur des négociations internationales depuis la Conférence de Bali en 2007. Quatre ans plus tard, à Cancun, la reconnaissance de ce rôle majeur joué par les forêts tropicales s’est soldée par l’adoption d’un texte officiel appelant toutes les parties prenantes, au nord comme au sud, à s’engager résolument dans le processus REDD+.
C’est dans ce cadre que le Programme Holistique de Conservation des Forêts (PHCF) est mis en oeuvre à Madagascar depuis 2008 en partenariat avec WWF et grâce au seul financement d’Air France.
Au niveau local, l’île de Madagascar est reconnue à travers la planète pour présenter une biodiversité unique et diversifiée. Ce capital naturel est néanmoins menacé par une déforestation de l’ordre de 0,53% par an entre 2000 et 2005, soit une perte nette d’environ 50 000 hectares de forêt naturelle chaque année. Préserver ces forêts peut pourtant contribuer à la réduction de la pauvreté, au développement socio-économique et à la protection de ce patrimoine naturel à la fois national et mondial. Cependant, la pression démographie (plus de 3%/an), en particulier en milieu rural, accroit la pression sur les forêts, la population locale devant répondre à ses besoins en bois et sols fertiles pour subsister. Par ailleurs, les risques potentiels de sécheresses et d’inondations dus au changement climatique devraient mener à des risques accrus d’incendie, de maladies et ravageurs, ainsi qu’à un dérèglement de la dynamique d’évolution des habitats naturels et à l’érosion des sols.
C’est dans ce contexte que Yann Arthus-Bertrand, président de la Fondation GoodPlanet et Jean-Cyril Spinetta, alors président d’Air France-KLM jettent les bases du projet en 2006. Le WWF est ensuite associé en tant qu’opérateur de terrain et c’est Madagascar qui est finalement retenu comme lieu de mise en oeuvre du projet. Le lancement officiel a eu lieu à Antananarivo en septembre 2008 avec pour objectifs de lutter contre la déforestation au travers d’appuis aux communautés locales pour le transfert de gestion des ressources naturelles et au travers de la promotion de pratiques alternatives durables face aux activités traditionnelles fortement émettrices de gaz à effet de serre et non durables.
L’ambition du Programme est de réduire la déforestation et la dégradation des forêts, de participer au développement des communautés locales tout en protégeant la biodiversité unique de Madagascar. Par ailleurs, il vise à faire avancer les connaissances scientifiques sur le carbone forestier.
Le PHCF Phase I a été mis en œuvre sur une surface totale de plus de 500 000 hectares tant en forêt humide qu’en forêt épineuse. Sur 5 sites distincts, 60 personnes (équivalent temps plein) ont été mobilisées pour atteindre les objectifs suivants :
Impacts environnementaux
Impacts socio-économiques
Très rapidement après son lancement, le projet a été fortement impacté par la grave crise politique qui a éclaté à Madagascar en février 2009 et qui sévit encore aujourd’hui. Pour des raisons de sécurité, les missions de terrain du WWF ont dû être suspendues dans la totalité du pays pour plusieurs mois. La situation s’est stabilisée mi-2009 mais l’insécurité sévit toujours sérieusement dans certaines régions (sud). La crise a aussi impacté fortement les relations avec les institutions dont les conditions de travail se sont considérablement dégradées avec la suspension des aides internationales. Néanmoins à partir d’octobre 2009, le projet a pu se déployer dans tous les secteurs et ce malgré de nouvelles difficultés : passage du cyclone Hubert, conflits territoriaux entre communautés, fort taux d’analphabétisme dans le sud du pays.
Parmi les faits les plus significatifs, notons qu’à l’issue de la première phase du projet, celui-ci a déjà contribué à :
L’objectif du PHCF est de faire progresser les connaissances :
Ainsi, tout en s’appuyant le plus strictement possible sur les méthodologies REDD+ disponibles, le PHCF a choisi de tester de multiples outils et méthodologies.
Le potentiel de réduction d’émissions (ou scénario de référence) s’élève à plus de 35 millions de tonnes de CO2 sur les 20 prochaines années (biomasse aérienne, souterraine et carbone du sol). C’est en comparant ce scénario de référence avec les effets tangibles du projet dans les années qui viennent que se calcule la réelle réduction d’émissions générée par le projet. De nombreuses étapes ont été nécessaires pour aboutir à ce chiffre global.
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