Luttons contre la pollution plastique des océans
Plastic Odyssey
Plastic Odyssey est un catamaran de 25 mètres propulsé uniquement grâce aux déchets plastiques. Ceux-ci seront récoltés à terre à chaque escale puis triés et recyclés. Les déchets non-recyclables seront convertis en carburant par pyrolyse, permettant d’alimenter les moteurs du navire. Une expédition de 3 ans autour du monde couplée à un défi technique unique qui permettra de montrer que les déchets ont trop de valeur pour finir dans l’océan.
Le navire servira d’atelier pour construire et tester des machines low-tech et open-source. Cette expédition est une opportunité de se confronter aux réalités du terrain et d’adapter les solutions aux besoins locaux. Ces technologies seront diffusées à travers le monde pour développer les économies locales tout en dépolluant notre environnement.
Ocean Cleanup : le projet pour nettoyer les océans
Imaginé par le jeune hollandais Boyan Slat, le projet Ocean Cleanup consiste retenir puis collecter le plastique des océans grâce à un barrage flottant. Grâce à des dons avoisinant les 20 millions d’euros, l’opération grand nettoyage débutera en 2018 au lieu de 2020. L’installation comportera une cinquantaine de flotteurs d’un à deux kilomètres de longueur fixés à des ancres flottantes à 600 mètres de profondeur au milieu de l’océan Pacifique.
Plus d’infos ici https://www.theoceancleanup.com/
Manta : le bateau nettoyeur des océans
Créée en 2016, l’association The SeaCleaners vise à lutter contre la pollution océanique au travers de la construction d’un navire collecteur de déchets plastiques en mer. Baptisé Le Manta, ce bateau imaginé par le navigateur franco-suisse Yvan Bourgnon devrait prendre l’eau à l’horizon 2022 pour nettoyer les océans des déchets flottants. Il fonctionnera avec un moteur électrique alimenté par 2000 m2 de panneaux solaires et deux éoliennes verticales ainsi que des voiles.
Pour en savoir plus https://www.theseacleaners.org/fr/
Bas les pailles : l’association qui veut interdire les pailles en plastique
Pour siroter son jus de fruit ou son cocktail, la paille est devenue une vieille habitude bien plus qu’une nécessité. À tel point qu’en France 8,8 millions de pailles jetées par jour, uniquement dans l’industrie de fast food. Et aux Etats-Unis, chaque jour 500 millions de pailles sont consommées – assez pour faire deux fois et demi le tour de la planète.L’association française Bas Les Pailles a ainsi été créée afin de sensibiliser au problème que représentent les pailles en plastique. Pour cela, elle agit en trois axes :
1/ Informer sur la pollution des pailles en plastique via des actions de sensibilisation (projections, débats, etc.) et sur les réseaux sociaux
2/ Inciter les personnes à changer leurs habitudes : pour les consommateur.rice.s en commandant sans paille; pour les commerces en utilisant des alternatives à la paille en plastique
3/ Agir pour changer la législation française via une pétition sur change.org
Plus d’infos ici https://www.baslespailles.org/
JIN HO HUH - Réduire les sacs en plastique
Il fabrique des sacs réutilisables pour remplacer les sacs plastiques jetables. En 2012, Jin Ho Huh n’a que treize ans, mais ce jeune Sud-Coréen est déjà sensibilisé à l’écologie. Surtout, il veut apporter une solution au problème de la prolifération des déchets plastiques et s’attaque donc aux sacs en plastique jetables. Pour ce faire, il fabrique des sacs réutilisables avec des matériaux recyclés. L’objectif : utiliser moins de sacs plastiques ou jetables, tout en encourageant le recyclage et la réduction des déchets. Il s’agit de substituer le sac plastique, fabriqué à partir de pétrole, long à se dégrader, par un produit plus vertueux écologiquement.
Extrait du livre « 615 histoires sur l’engagement » écrit par la Fondation GoodPlanet avec le soutien de l’EFJ.
Expédition Med : stop plastic in the sea
L’Expédition MED est une association dont les objectifs sont :
Soutenir la recherche scientifique sur les déchets plastiques en mer, par la mise en œuvre d’un Laboratoire Citoyen des sciences participatives, pour la collecte de données sur le terrain*
Développer un réseau solidaire international constitué de centres de recherche et d’associations environnementalistes, actifs spécifiquement dans l’étude des déchets plastiques et la lutte pour leur réduction
Sensibiliser et mobiliser le grand public, les décideurs, les politiques sur les méfaits des déchets plastiques en mer à partir de données avalisées par la communauté scientifique
Soutenir les solutions alternatives au plastique traditionnel issu du pétrole, telles que le plastique biosourcé, biodégradable et compostable, et encourager l’évolution des gestes quotidiens vers une consommation raisonnée
Expé
A ce titre, notre objectif est de rassembler les volontés, les compétences et des moyens de nature à proposer des solutions.
La problématique scientifique et sociétale a été clairement identifiée : la pollution par les déchets plastiques et en particulier les microplastiques, avec leurs impacts sur la biodiversité marine et les risques de contamination de la chaine alimentaire.
Outre une meilleure connaissance des écosystèmes marins et de leur évolution, l’implication du grand public autour des questions de la biodiversité est un enjeu majeur du programme. C’est le sens de la démarche engagée avec notre programme de sensibilisation et d’actions.
Face au défi environnemental et sociétal que pose l’empoisonnement de nos océans par les déchets plastiques, seule la mobilisation de tous les acteurs de la société sera efficace.
C’est pourquoi Expédition MED mène un travail de sensibilisation auprès des jeunes, du grand public, des chercheurs, des industriels et bien sûr des responsables politiques.
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Surfrider : s’engager sur le terrain
Surfrider Foundation Europe agit depuis plus de 25 ans pour la protection des océans, du littoral et de ses usagers. Son action se structure autour de 5 campagnes fortes :
- Déchets aquatiques
Surfrider Foundation Europe se mobilise, aux niveaux local, national et européen, afin de lutter contre ce fléau. - Qualité de l’eau et santé
La qualité des eaux littorales étant de plus en plus mise à mal, Surfrider Foundation Europe met en place des programmes d’action adaptés afin que les usagers du littoral disposent d’une meilleure information. L’association s’appuie sur deux piliers : des analyses annualisées de la qualité de l’eau et des actions pour faire évoluer la législation. - Transport et infrastructures maritimes
Le programme « Transport & Infrastructures Maritimes » de Surfrider vise à souligner les lacunes ou incohérences législatives.
- Aménagement du littoral
Les évolutions démographiques, le développement du tourisme et des loisirs, ou encore la multiplication des secteurs résidentiels expliquent en grande partie l’artificialisation excessive qui désormais le menace. Parce que les écosystèmes côtiers sont en danger, Surfrider Foundation Europe a développé le programme « Artificialisation du Littoral ». - Océan et climat
Les Etats membres de l’Union Européenne sont à eux seuls responsables de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Forte de ce constat, Surfrider sensibilise et éduque les citoyens afin qu’ils réduisent individuellement de leur empreinte carbone.
Plus d’informations ici
A Bali, les enfants s’engagent contre le plastique et le réchauffement climatique
27 novembre 2016 – Pour mettre fin à la pollution de la mer par les sacs plastiques, deux jeunes enfants, Melati et Isabel Wisen ont décidé de nettoyer l’île de Bali. Elles ont donc crée l’association Bye Bye Plastic Bags en 2013. Depuis, elles sillonnent l’île indonésienne et ses plages afin de récupérer les déchets plastiques abandonnés.
L’Indonésie est un pays prisé des touristes, mais l’archipel est également l’un des plus pollués du monde. De nombreux sacs plastiques abonnés viennent ternir ces paysages paradisiaques.
En Europe, ce sont environ 8 milliards de sacs plastiques qui sont jetés chaque année dans la nature. Les scientifiques s’alarment de voir ces déchets constituer un 7ème continent situé au milieu du Pacifique, d’une taille équivalente à 6 fois la France. Cela se manifeste même depuis l’île de Bali, située sur l’archipel Indonésien.
Bye Bye Plastic Bags préserve ainsi la richesse du patrimoine naturel de Bali. Il s’est étendu à l’échelle internationale et mobilise désormais de nombreux volontaires aux quatre coins du monde.
Ce mouvement représente une véritable source d’inspiration pour la jeune génération qui désormais s’engage en faveur de la protection de notre planète. Le pouvoir d’éco-acteur est aussi entre ses mains !
>> En savoir plus sur Bye bye plastic bags : http://www.byebyeplasticbags.org/#home
>> Nos solutions pour réduire nos déchets plastiques : https://www.goodplanet.org/fiche/1-noublions-plus-nos-cabas/
Algalita : interview de Charles Moore
L’océanologue Charles Moore a découvert en plein coeur du Pacifique le 7e continent : celui du plastique. Dans cet interview, il revient sur le problème de l’accumulation des déchets plastiques dans les océans.
Lorsque vous fondez Algalita en 1994, sa première mission ne concerne pas la pollution plastique?
Lorsque j’ai fondé l’institut de recherche marine Algalita, sa première mission ne concernait pas du tout le plastique dans les océans mais la préservation des forêts de kelp. Ce sont des écosystèmes constitués de très grandes algues, grandes de dizaines de mètres, en particulier de l’espèce Macrocystis, qui forment un peu l’équivalent des forêts tropicales terrestres. Elles fournissent de l’oxygène et abritent ou nourrissent de nombreuses espèces. Ces forêts peuplent des zones côtières tempérées et sont donc soumises aux impacts de la pollution en provenance des terres. Initialement, Algalita visait à préserver ces écosystèmes en essayant d’améliorer la qualité de l’eau, surtout le long de la côte californienne.
Puis vous avez découvert la pollution marine ?
J’ai découvert le fameux continent de plastique en 1997. A partir de cette date j’ai commencé, avec Algalita, mes recherches sur cette pollution. Nous y sommes retournés en 1999 avec plus de moyens et plus d’équipements. L’ampleur du phénomène était au-delà de ce que nous imaginions et depuis ce jour Algalita a définitivement changé de mission pour se consacrer à la lutte contre la pollution des océans par les plastiques. La pollution au plastique, ce ne sont pas que des déchets visibles ce sont aussi de micro particules de plastiques pour la plupart invisibles à l’œil nu. Elle est partout dans l’océan, à toutes les latitudes, de l’océan Arctique à l’Antarctique.
Qu’est-ce que c’est exactement que ce continent de plastique ?
C’est une zone où les déchets plastiques, débris de toutes tailles et micro particules s’accumulent sous l’effet des courants. La plus célèbre zone d’accumulation, et celle que nous étudions le plus est celle située au nord du Pacifique. Sous l’action des courants, les déchets environnant sont dirigés vers le centre de cette gyre ou vortex. La partie la plus concentrée de cette plaque de plastique mesure 10 000 km².
Pourquoi n’y a-t-il pas d’image de ce continent de plastique ?
La surface de l’océan n’est pas régulière à cause des vagues et reflète la lumière. Par conséquent, lorsque vous essayez de prendre une photo vous ne voyez que des reflets et non pas ce qui se trouve juste sous la surface. Sans images il est difficile d’estimer la quantité de plastique et la surface de ce continent. Mais pour se faire une idée, lorsque nous naviguons dans cette zone nous rencontrons environ une dizaine de déchets par minute. Les scientifiques estiment qu’il y aurait dans la colonne d’eau 25 fois plus de déchets que ce que l’on peut observer en surface. Ceci signifie que le fond de nos océan contient de grandes quantités de plastique. Cela, aucune photo ou image satellite ne pourra nous le montrer.
D’où vient ce plastique ?
Comme la très grande majorité des polluants marins, les déchets qui se trouvent prisonniers de la gyre proviennent des terres. Dans ce cas principalement des côtes est du continent asiatique, le Japon notamment et de la côte ouest américaine.
Pour ce qui est de la haute mer, le plastique provient pour 50 % des activités de pêche et pour 50 % des terres. En revanche, pour ce qui concerne les zones côtières, la part terrestre atteint 80 % voire même 90 % dans certaines régions. Mais quoi qu’il en soit, le plastique est toujours produit à terre, dans des usines qui produisent qui forment donc la source primaire. L’année dernière, nous avons publié une étude concernant les deux principales fleuves qui drainent la ville de Los Angeles et se jettent à la mer. En 3 jours, nous avons estimé le nombre de déchets plastique qui finiront dans les océans à 2,3 milliards d’unités soit 30000 tonnes de déchets !
Que devient ce plastique ?
Le plastique est partout. Les êtres vivants piègent ou ingèrent les déchets de grandes tailles. Poissons ou oiseaux marins meurent de ne plus pouvoir se nourrir car leurs estomacs sont pleins de ces plastiques. Mais les déchets plastiques se dégradent en plus petites particules -principalement sous l’action de la lumière. Les particules plus fines disséminent et sont si abondantes dans certaines zones qu’elles deviennent de véritables composants de la chaîne alimentaire. Elles contaminent ainsi l’ensemble des animaux qui peuplent les océans.
Lors de nos études dans le Pacifique Nord nous avons trouvé que 35% des poissons pêchés contenait des particules de plastique qu’ils avaient ingérées. Puis ces petits poissons sont à leur tour consommés par de plus gros poissons. C’est une menace sérieuse sur l’écosystème car les industries du design ou du textile produisent des plastiques qui fixent les autres polluants. Ces derniers se concentrent et s’accumulent puis deviennent de véritables poisons pour les organismes en fin de chaîne alimentaire, comme les poissons, les dauphins ou les baleines.
Quels sont les risques pour les êtres humains, consommateurs de ces poissons ?
Nous pensons effectivement qu’il existe un danger pour les consommateurs de produits de la mer que nous sommes mais, pour l’instant, aucune étude scientifique ne le montre vraiment et c’est aujourd’hui une des thématiques sur lesquelles Algalita travaille. En attendant des données précises, faut-il éviter certaines espèces ? Les animaux les plus contaminés sont ceux de grandes tailles qui ont eu le temps d’accumuler de grandes quantités de polluants. Mais si nous consommons de grandes quantités de petits poissons nous risquons nous aussi de devenir des bio accumulateurs. Alors je dirai que le mieux c’est de préférer petit et peu.
Le plastique est partout dans notre quotidien, comment limiter nos rejets ?
Nous avons évidemment besoin de vrais plastiques biodégradables dans l’environnement et en particulier en milieu marin. Mais surtout nous avons besoin de redonner une valeur au plastique, et que l’intégralité du plastique produit soit recyclé. Nous devons être sûr que tout notre plastique est soit conservé, soit réutilisé, et nous assurer qu’il n’est ni brûlé ni jeté dans l’environnement. Car une fois dans les océans, c’est trop tard