Quelques mois après un premier passage à Calais, une équipe de HUMAN est retournée rencontrer les migrants qui continuent d’affluer dans la ville.
Le campement où la première équipe était installée en juillet n’existe plus. Les lieux ont changé ainsi que les personnes : certains migrants sont passés en Angleterre, d’autres ont été raccompagnés dans les centres de rétention quelque part en Europe. A quelques minutes en voiture du studio monté pour ces interviews, il existe toujours la « jungle », où plusieurs centaines de tentes s’organisent autour d’un terrain de foot, à moitié dans la forêt, à moitié sur le terrain vague d’une zone industrielle calaisienne. Lorsque l’équipe de HUMAN y arrive, une partie des migrants est occupée à ériger une église à l’aide de bâches en plastique et de palettes recouvertes de tapis.
D’autres espaces sont investis, dont l’ancienne usine Galloo, plus proche du centre-ville, où se sont installés 200 migrants environ. Une odeur de feu de bois y règne en ce mois de novembre particulièrement froid.
Le contact avec les migrants est profondément altéré depuis quelques temps. La vie est plus difficile dans ces conditions climatiques et les médias ne cessent de les solliciter. Ils sont prêts à parler, mais montrer leur visages est souvent trop dangereux pour eux ou leur famille restée dans le pays qu’ils ont fuit. Ils n’ont souvent pas envie de se dévoiler dans cette situation qu’ils espèrent la plus temporaire possible. La sécurité autour des passages possibles vers le Royaume-Uni est drastiquement renforcée et les policiers sont plus nombreux – sans compter que la population de migrants a triplé depuis juillet, atteignant 2 500 en novembre.
Des conditions plus exigeantes rendent l’approche plus délicate, pourtant une dizaine de migrants ont confié leur histoire, leurs parcours, leurs peurs et leur espoirs à la caméra de HUMAN.
Marine Ottogalli